L'Italie sort du Mondiale

Autrement plus digne que Raymond Domenech, le sélectionneur italien Marcello Lippi assume entièrement le retentissant échec de l'élimination au 1er tour de la Nazionale.

«Marcello Lippi, comment expliquez-vous cette élimination ?
Je tiens à dire que j'assume l'entière responsabilité de cet échec. Nous avions un match important à jouer et l'équipe s'est présentée avec de la terreur dans les jambes, la tête et le coeur. Cela veut dire que le nécessaire n'a pas été fait et que l'entraîneur n'a pas bien préparé techniquement, tactiquement et psychologiquement son équipe. Ce soir, nous sommes accablés.

Quelle est votre part de responsabilité ?
Je suis extrêmement désolé pour nos supporters, pour le sport italien et pour la fédération. Je sentais que cette équipe était capable de faire certaines choses. Il apparaît clair que je ne l'ai pas bien préparée. Merci à tous pour ces quatre années, en partie fantastiques et en partie décevantes. La responsabilité est pour moi. C'est moi qui ai construit cette équipe. Elle m'a convaincu et j'ai voulu répéter l'expérience de la Coupe du Monde en 2006. Je regrette énormément cette issue.

Qu'est-ce qui n'a pas bien fonctionné ?
Cette fois, je n'ai pas réussi à donner la bonne motivation à mes joueurs. Nous n'avons pas été brillants lors des deux premiers matches contre le Paraguay et la Nouvelle-Zélande. Si nous avions concrétisé nos occasions, peut-être cela aurait-il été suffisant. Je n'ai pas réussi à créer les bonnes conditions psychologiques. Pirlo et Buffon nous auraient beaucoup servi mais nous n'avons pas d'excuses. Je ne veux pas me poser en victime. Je pense avoir joué un rôle important lorsque nous avons eu des résultats probants, et cette fois j'ai eu un rôle important dans l'échec.

«Avec Totti, je ne crois pas que nous aurions gagné la Coupe du monde»

Quel est aujourd'hui le niveau du football italien ?
Ce n'est pas un moment très brillant, mais le football italien ne s'est exprimé ce soir qu'une heure et un quart. Vous ne pouvez pas offenser les joueurs, ils ne le méritent pas.

Regrettez-vous de ne pas avoir sélectionné Francesco Totti ?
Non, non, je ne regrette pas mon choix. Les raisons de sa non-convocation, la presse italienne les connaît. Avec Totti, je ne crois pas que nous aurions gagné la Coupe du monde à nouveau. Je suis profondément désolé.

Savez-vous quel sera votre avenir ?
Déjà, je suis prêt à faire face à cette situation. Je ne pense pas que les garçons ont été conditionnés par le fait qu'ils savaient que j'allais quitter mon poste de sélectionneur après le Mondial. Maintenant, je veux juste dire «bonne chance» à mon successeur. Quant à moi, je ne veux pas immédiatement entraîner de nouveau. Je souhaite faire un break de quelques mois pour tout bien évaluer. »

Propos recueillis par David MICHEL, à Johannesburg