La reconstruction est lancée
L'équipe de France a repris le sens de la marche en s'imposant à Sarajevo face à la Bosnie-Herzégovine (2-0), mardi soir, grâce à des buts signés Benzema et Malouda.
Il leur aura fallu deux matches. Deux matches pour prendre toute la mesure du haut niveau. Au terme de 90 minutes convaincantes, l'équipe de France a effacé en Bosnie-Herzégovine (2-0) sa défaite concédée contre la Biélorussie (0-1), quatre jours plus tôt. Grâce à deux réalisations signées Benzema et Malouda, voilà les Bleus relancés dans la course à la première place d'un groupe D dominé par la surprenante Biélorussie. L'impatience dictée par sept longs matches sans victoires nous avait peut-être poussés à nous montrer sévères après la désillusion du Stade de France. Celle livrée sur la pelouse du stade olympique de Sarajevo est un aboutissement de tout ce que l'on attendait depuis la nomination de Laurent Blanc : du jeu et de l'efficacité.
Le bluff de Laurent Blanc
A l'image d'un Adil Rami autoritaire, la défense tricolore a tenu bon. L'attaque a, elle, enfin été récompensée de ses efforts.
On s'est laissé bluffer. L'équipe de France ne devait pas prendre le jeu à son compte, avait annoncé le sélectionneur. C'est tout l'inverse qui s'est produit devant un public bosniaque, dont l'enthousiasme n'a cessé de s'étioler au cours du match. Emmenés par un trio M'Vila-Diarra-Diaby étincelant, les Bleus ont pris leurs responsabilités avec Diaby dans le rôle du catalyseur et Benzema dans celui du libérateur. Le passage au 4-3-3 et la titularisation d'Alou Diarra se sont révélés être de bien riches idées. Elles ont permis à Diaby de se libérer.
Au lendemain de la défaite concédée contre la Biélorussie, l'ancien Auxerrois s'était vu reprocher son manque d'initiative. Pendant une bonne heure de jeu, on a vu quasiment que lui. Percussion, pénétration, feinte de corps, lecture du jeu, repli défensif... Diaby a illuminé le jeu des Bleus. Comme trop souvent, il n'a longtemps manqué que la finition pour que son travail porte ses fruits. Ne devient pas tueur du jour au lendemain qui veut. A quatre reprises en première période, dont trois pour le seul Benzema, les Bleus ont eu l'opportunité de concrétiser leur domination. Un poteau (12e), un manque de spontanéité et un manque d'adresse les en ont empêchés. Le meilleur restait à venir.
L'exploit de Benzema
Les craintes d'un scénario semblable à celui livré contre la Biélorussie, quatre jours plus tôt, se sont ravivées lorsque Miralem Pjanic a obligé Hugo Lloris à se détendre (64e). C'est le problème lorsqu'on ne parvient pas à se mettre à l'abri d'un coup de poignard... Cette fois, il n'est jamais venu. A l'image d'un Adil Rami autoritaire, la défense tricolore a tenu bon. L'attaque a, elle, enfin été récompensée de ses efforts. D'abord sur un exploit individuel de Karim Benzema (72e). Ensuite sur une action relayée par... Diaby et conclue par Florent Malouda (78e). Avec un peu de retard, les promesses affichées en Norvège ont enfin été tenues. On verra sur la durée si elles se confirment. En attendant, elles offrent un peu de répit à Laurent Blanc et ses joueurs. C'est le privilège des équipes qui gagnent. - Emery TAISNE, à Sarajevo
Source l'équipe